Les mauvais traitements infligés par le Shin Bet seraient si systématiques qu’ils laissent penser que cela relève d’’une politique délibérée affirment ces deux ONG israéliennes B’Tselem et Hamoked dans un rapport de 70 pages. Les témoignages de prisonniers ont été reccueillis à la prison de Shikma, dans la ville israélienne d’Ashkélon entre août 2013 et mars 2014.
Privation de sommeil, manque d’hygiène et isolement
Khaled un enseignant palestinien a par exemple été détenu à Shikma pendant presque un mois et demi sans poursuite judiciaire. Il dit qu’il a perdu 10kg en détention, marqué par la privation de sommeil, l’isolement et le manque d’hygiène. "Je n’ai pas été battu, ce n’était pas de la torture physique mais de la torture psychologique, ça impacte encore plus. Et les conséquences sont pires, mon corps peut récupérer rapidement mais pour les séquelles psychologiques ce sera plus long à en sortir".
Avec ce rapport, les organisations qui luttent contre l’occupation, soulignent que l’usage de la violence persiste dans les services de sécurité, de façon institutionnelle, malgré un arrêt de la Cour suprême qui encadre l’usage de la torture aux situations d’urgence, explique Sarit Michaeli, porte-parole de B’tselem "Il s’agit de procédures, ce sont des règles à suivre pour briser celui qui est interrogé, pour qu’ils se confessent, qu’ils se dénoncent".
La brutalité des services de sécurité intérieure est dénoncée depuis des années par les organisations des droits de l’homme. Récemment, le débat en Isarël leur a donné des arguments après des accusations de tortures lancées cette fois par des détenus israéliens, appartenant à l’extrême droite.
Le démenti du Shin Bet
Le Shin Bet a quant à lui qualifié de "trompeuses et déformées" les conclusions du rapport, et a déclaré dans un communiqué que tous ses interrogatoires étaient conduits "conformément à la loi et afin de prévenir les activités visant à nuire à la sécurité de l’Etat".